THE GL BAND : Don’t Stop Rock’n’roll (Brennus – 2010)
S’il est un groupe en France qui n’engendre pas la morosité, c’est bien du GL Band dont il s’agit ! Un premier album posé dans les bacs en 2006, à l’époque où le G était déjà le symbole indélébile de Fred Guillemet et où le L était encore la marque de fabrique de Pat Llaberia, aura suffi à emmener ce groupe de vieux potes aussi talentueux que fidèles à aller se produire dans ce que la France compte de mieux en matière de structures capables de partager avec le public la même passion pour le rock sudiste des seventies. Et puis Pat s’en étant allé grossir les rangs de Bijou SVP avec le succès que l’on sait, c’est Lou Ben qui finira par le remplacer au micro, Phil Agram reprenant de bon cœur ses baguettes et soutenant une formation où Gilles Fegeant et Sylvain Laforge conservent les guitares tandis que Bruno Mieusset reste lui aussi fidèle au poste derrière ses claviers. Vieux routiers encore fringants de la scène rock nationale, les membres du GL Band ont eu durant leur copieuse carrière l’occasion de fréquenter pas mal de musiciens parmi les plus talentueux et c’est tout naturellement qu’ils les ont invités à venir croiser le fer avec eux durant les deux sessions d’enregistrement de « Don’t Stop Rock’n’Roll », la première en juin 2008 et la seconde onze mois plus tard, elle aussi en live …
The GL Band, c’est l’art et la manière réunis, une capacité naturelle à jouer un bon gros rock qui tache, non seulement sans se prendre le chou pour rien mais en plus en y mettant les formes, en claquant des rythmiques impressionnantes de réalisme et en posant dessus des guitares plus inventives les unes que les autres, que ce soit dans le domaine du riff ou bien entendu dans celui des soli. Pas de recherche trop poussée sur le contenu, c’est avant toute chose le contenant qui importe et de ce côté là, il n’y absolument rien à redire avec des titres en béton armé dans lesquels rien ne manque, ni les duels incessants de grattes, ni les nappes de claviers qui emmènent le tout vers le haut, ni même un harmonica qui pointe le bout de son museau quand le besoin s’en fait sentir … Et bien entendu un chant au format XXL ! Beaucoup de rock’n’roll, quelques murs à abattre, une réputation de chaudasse et même des frissons en pagaille, il n’en faut pas plus à Fredo et sa bande de doux dingues pour nous faire des chansons à la fois lourdes et sensuelles, des chansons sur lesquelles s’invitent pêle-mêle Nono Krief et Christophe Guyot, Hervé Raynal et Phil Kalfon, Jean Lou Kalinowski et Lord Tracy ou encore Mar Todani et Pat Llaberia … Une discrète touche de hip hop sur « Hot Reputation », une autre de délicatesse sur « I Get Shivers », et surtout beaucoup de rock joué à fond les ballons pour faire hurler les amplis et farter les tympans les plus endurcis. Rien ne saura résister à des « Loud Way Loud », « Rock’n’Roll Star » ou « Run For The Jungle » qui à eux seuls résument parfaitement un ouvrage qui le dit avec force et franchise : ne faites pas les cons les gars, « Don’t Stop Rock’n’Roll » ! Ca tombe bien, on n’en avait pas l’intention …
Fred Delforge